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Cours d'histoire III)

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Message  Arthur Mer 11 Fév - 19:52

1) De la IVe à la Ve République


De 1945 à nos jours, la France a constamment vécu en démocratie. Elle a eu deux constitutions différentes pour deux régimes successifs : la IVe et la Ve République, et sept présidents, dont cinq pour la Ve République : Charles de Gaulle (1958-1969), Georges Pompidou (1969-1974), Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981), François Mitterrand (1981-1995) et Jacques Chirac. La gauche et la droite ont alterné au pouvoir, sauf entre 1958 et 1981, longue période où la droite a gouverné sans interruption.


1. Pourquoi un changement de régime s'impose-t-il en 1958 ?

• La IVe République a permis le retour de la démocratie après le régime de Vichy, mais elle fonctionne très mal. Elle souffre du même défaut que la IIIe République : c'est un régime très parlementaire, c'est-à-dire que les députés ont l'essentiel du pouvoir et que le président de la République n'en a que très peu. Nommés et renvoyés par les députés, les gouvernements ne tiennent jamais très longtemps (le plus long dura moins d'un an et demi) : ils ont donc du mal à prendre des décisions et à les faire appliquer. Or c'est une époque difficile, du fait de la guerre froide et des guerres coloniales.

• De plus, le premier parti de France est alors le Parti communiste, hostile au régime ; de 1947 à 1954, de Gaulle dirige un autre parti hostile à la IVe République, le RPF. À eux deux, ces partis réunissent presque la majorité des voix. Les forces favorables au régime sont divisées en plusieurs petites formations : aussi les gouvernements sont forcément issus de coalitions, ce qui accentue leur instabilité.

• Avec la guerre d'Algérie, la France devient franchement ingouvernable : à la suite d'un soulèvement de l'armée à Alger qui met la démocratie en danger, le 13 mai 1958, il faut se résoudre à faire appel à de Gaulle : celui-ci fonde la Ve République, approuvée, par référendum, d'une large majorité de Français.



2. Pourquoi la Ve République dure-t-elle depuis 1958 ?

• La Ve République fonctionne bien mieux que la IVe. Les gouvernements durent beaucoup plus longtemps (ainsi Raymond Barre est demeuré Premier ministre de 1976 à 1981) ; ils ont beaucoup plus d'autorité, y compris pour imposer des mesures délicates ou impopulaires sur le moment, comme l'abandon de l'Algérie en 1962 ou l'abolition de la peine de mort en 1981. L'élection du président au suffrage universel, qui a eu lieu pour la première fois en 1965, est très populaire.

• L'échiquier politique s'est peu à peu réorganisé autour de quelques grands partis : quatre (RPR, UDF, PS et PCF) dans les années 1970 ; trois (UMP, PS, FN) aujourd'hui. Cela aussi favorise la stabilité de la vie politique. Le Front national (FN), apparu au début des années 1980, est hostile au régime, mais n'est pas assez fort pour empêcher les forces républicaines de gouverner.

• Pourtant la Ve République a des défauts : sous certains gouvernements, le président est tout-puissant et elle apparaît comme une espèce de monarchie ; en revanche, aux époques de cohabitation, le pouvoir semble affaibli. Lors des élections, l'abstention progresse. Surtout, la Ve République n'est pas parvenue à résoudre le problème du chômage de masse, réapparu dans les années 1970 ; elle semble désemparée face aux forces de la mondialisation.



3. Que représente mai 1968 dans l'histoire récente de la France ?

• Mai 1968 est d'abord une révolte de la jeunesse étudiante, celle du Quartier latin à Paris, contre une société encore très conservatrice, notamment sur le plan des mœurs ; une dénonciation de la « société de consommation » et l'expression d'un désir d'idéal et d'utopie. C'est aussi l'expression d'un ras-le-bol face au pouvoir du général de Gaulle, qui dure depuis dix ans et prend des formes de plus en plus autoritaires.

• S'y superpose une grande grève générale qui paralyse le pays pendant plus de deux semaines : les ouvriers réclament leur part des bénéfices de la croissance économique, à l'apogée des Trente Glorieuses. Cependant mai 1968 n'est pas une révolution à proprement parler : personne ne tente de prendre le pouvoir par la force.

• De Gaulle, un moment ébranlé, parvient à reprendre le contrôle de la situation en juin ; mais, un peu plus tard, il choisit de démissionner lorsque les Français rejettent par référendum la décentralisation qu'il leur propose, en avril 1969.

Cependant la droite ne perd pas le pouvoir : un ancien Premier ministre de de Gaulle, Pompidou, remporte la présidentielle.



4. Pourquoi la droite perd-elle les élections présidentielles de 1981 ?

• Élu président en 1974, Valéry Giscard d'Estaing a compris qu'il faut s'adapter à l'évolution de la société d'après mai 1968. Entre autres réformes, il abaisse la majorité électorale à 18 ans (en 1974) et légalise l'IVG (en 1975). Mais il refuse d'abolir la peine de mort et d'autoriser les radios libres. Par ailleurs, l'usure du pouvoir commence à toucher la droite, au pouvoir depuis 23 ans en 1981 : un certain nombre de scandales éclatent, tandis qu'une partie de la majorité, menée par Jacques Chirac, exprime ouvertement son désaccord avec la politique du Président.

• Surtout, la situation économique s'aggrave brutalement à partir du choc pétrolier de 1973-1974 : le chômage et la pauvreté explosent, l'inflation fait rage et les gouvernements sont incapables d'y remédier.

• Pendant ce temps, la gauche parvient à s'unir, se dotant d'un programme commun en 1972, et à se rassembler autour d'un leader commun, François Mitterrand. Le déclin du Parti communiste, dépassé par la gauche modérée (PS et parti radical de gauche) en 1978, rassure les électeurs du centre-droit. Dans ces conditions, la victoire de la gauche est logique.



5. En quoi consistent les périodes de « cohabitation » ?

• On dit qu'il y a cohabitation lorsque le président et le gouvernement ne sont pas du même bord. C'est une particularité de la vie politique française, qui s'explique par le fait que, jusqu'en 2002, les présidents sont élus pour sept ans tandis que les députés, qui choisissent le Premier ministre, le sont pour cinq ans : leurs mandats ne coïncident donc pas.

• Depuis 1981, les Français ont voté pour l'opposition à toutes les élections présidentielles ou législatives, sauf en 1995 : en effet, la gauche aussi bien que la droite ont échoué à résoudre les problèmes liés à la crise économique. Dans ces conditions, il y a eu plusieurs périodes de cohabitation : en 1986-1988 (avec un président de gauche, François Mitterrand, et un Premier ministre de droite, Jacques Chirac) ; en 1993-1995 (avec François Mitterrand et Édouard Balladur) et en 1997-2002 (avec un président de droite, Jacques Chirac, et un Premier ministre de gauche, Lionel Jospin).

• La cohabitation affaiblit le pouvoir et nuit à l'image internationale de la France. Aussi, en 2000, il est décidé d'aligner le mandat présidentiel sur celui des députés en le réduisant à cinq ans. Cette règle est appliquée pour la première fois à la présidentielle de 2002.



6. Quel rôle joue l'extrême-droite dans la vie politique française depuis 1945 ?

• De 1945 à 1981, l'extrême-droite, très affaiblie par la catastrophe du régime de Vichy, n'a joué qu'un rôle effacé dans la vie politique française ; ses seuls et brefs succès sont liés au mouvement poujadiste, vers 1956, et au combat contre le FLN, lors de la guerre d'Algérie.

• Elle est brutalement réapparue au début des années 1980 et, depuis, elle occupe un rôle de premier plan. Elle se renforce peu à peu : en 2002, Jean-Marie Le Pen s'est qualifié pour le deuxième tour de l'élection présidentielle. Sa thématique a changé depuis les années 1930 et le régime de Vichy : elle ne réclame plus une dictature, n'exalte plus les campagnes et n'est plus ouvertement antisémite. Elle se concentre désormais sur un programme xénophobe, hostile aux immigrés et à l'islam.

• Ses succès s'expliquent par l'éloignement des souvenirs de la Seconde Guerre mondiale, l'échec de la droite et de la gauche à résoudre le problème de l'exclusion sociale, le déclin du Parti communiste pour qui votaient beaucoup d'opposants au régime jusque vers 1980. Mais surtout, l'extrême-droite a toujours été puissante en France : la période 1945-1981 n'a été qu'une parenthèse.



Zoom :
La figure majeure de la vie politique française pendant la période contemporaine est celle du général de Gaulle : chef de la France libre, chef du gouvernement à la Libération, il s'oppose à la IVe République tout en demeurant un démocrate ; fondateur de la Ve République, il la domine durant onze ans. Aujourd'hui Jacques Chirac se réclame toujours du gaullisme ; la gauche, qui s'était opposée au nouveau régime à ses débuts, l'a accepté et l'un des opposants les plus farouches au gaullisme, François Mitterrand, a même été président durant deux septennats. (héhé, ça date de quelques années ce bouquin :p)

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Message  Arthur Mer 11 Fév - 19:54

2) Économie, société et culture en France depuis 1945


Les évolutions sociales, culturelles et économiques que la France a connues depuis 1945 reflètent celles de l'ensemble de la planète. La France fait partie des pays qui, dans ce demi-siècle de profonds bouleversements, s'en sont le mieux tirés : elle s'est modernisée, ouverte, enrichie ; elle n'a pas connu de conflit sur son sol depuis la fin de la guerre d'Algérie (1962). Malgré la crise et le chômage, elle vit aujourd'hui la période la plus prospère et la moins violente de son histoire.


1. Qu'appelle-t-on les Trente Glorieuses ?

• Les Trente Glorieuses sont une période ininterrompue d'expansion économique, la plus longue et la plus rapide de toute notre histoire : elle a duré de 1945 à 1973, année du premier choc pétrolier. Reconstruite dès le milieu des années 1950, la France s'est dotée, au cours de ces années, d'une industrie performante et, grâce à la PAC, elle est enfin parvenue à moderniser son agriculture.

• Le revenu par individu a plus que doublé. La grande majorité des Français ont accédé à la consommation de masse ; ainsi ils ont acquis des automobiles dans les années 1950 et 1960, des télévisions dans les années 1960 et 1970. L'état des logements s'est nettement amélioré, ainsi les salles de bains se sont-elles généralisées. L'état sanitaire de la population a également beaucoup progressé ; le niveau d'instruction aussi, avec une véritable explosion des universités à partir des années 1960.

• Mais les Trente Glorieuses ont leurs revers. Certains n'en ont pas profité, comme les personnes âgées (en raison de la faiblesse des retraites) ; d'autres en ont peu profité, comme les paysans ou les immigrés (les derniers bidonvilles ont disparu vers 1970). Cette inégale répartition des fruits de la croissance, mais aussi l'inflation et certains aspects des nouveaux modes de vie induits par la modernisation de l'économie (« métro, boulot, dodo ») expliquent en partie la contestation de Mai 1968.



2. Les Français se sont-ils appauvris depuis 1973 ?

• Depuis les années 1970, l'économie française est entrée dans une période de marasme économique, entrecoupé de reprises. La crise économique a été déclenchée par le renchérissement du prix du pétrole et la crise du SME, mais elle s'explique par des facteurs bien plus larges : la mondialisation multiplie les concurrents, dont la main-d'œuvre est souvent meilleur marché ; l'innovation économique se concentre de plus en plus aux États-Unis ; le modèle économique et social mis en place à la Libération est inadapté aux conditions nouvelles.

• Pourtant le niveau de vie des Français a continué à augmenter, certes bien plus lentement qu'avant 1973. Certaines catégories de la population ont rattrapé leur retard, par exemple les personnes âgées. Les activités en déclin, comme la sidérurgie et l'industrie chimique, ont été en grande partie remplacées par d'autres, dans le secteur tertiaire ou dans celui des « nouvelles technologies ». La crise n'est donc que relative : la France demeure l'un des pays les plus riches du monde.

• Mais il est apparu un chômage massif, qui touche environ 10 % de la population depuis le début des années 1980. Beaucoup de chômeurs bénéficient de la protection sociale ; en revanche, ceux qui n'y ont pas ou plus droit, notamment les chômeurs de longue durée, connaissent une nouvelle pauvreté, intolérable dans une société riche : dans l'ensemble, les inégalités se creusent, la précarité progresse. Des régions entières sont sinistrées, par exemple la Lorraine, ancien bastion industriel. Contrairement à celles d'avant la crise, les générations actuelles ne sont pas sûres que leurs enfants vivront mieux qu'elles.



3. Quelles catégories sociales et quels secteurs d'activité ont été les plus affectés par les mutations ?

• Le monde agricole est en fort déclin numérique : le secteur primaire représentait 36 % des actifs en 1946, moins de 5 % aujourd'hui. De plus, il s'est profondément transformé : les « paysans », au mode de vie encore traditionnel, ont cédé la place à des « agriculteurs », bien plus ouverts au monde et à la modernité, et dont le mode de vie se distingue de moins en moins de celui des autres Français.

• La proportion d'ouvriers est demeurée stable (à un peu moins de 30 %), mais les ouvriers d'aujourd'hui ne ressemblent guère à ceux de 1945 : leurs tâches sont beaucoup moins pénibles ; des pans entiers du monde ouvrier traditionnel ont disparu, comme la mine (la dernière mine française a fermé en 2004), au profit d'activités dont certaines se rapprochent de celles des « cols blancs ».

• En revanche, le secteur tertiaire a explosé : il rassemble la majorité absolue des actifs depuis les années 1970 ; il est aussi de plus en plus diversifié. Cette évolution s'est accompagnée d'une nette progression du salariat et de l'emploi féminin. La croissance de l'emploi féminin compense la diminution de la population active qu'impliquent l'allongement des études et l'abaissement de l'âge de la retraite (passé à 60 ans en 1982).

• Le secteur économique qui a connu les progrès les plus spectaculaires est celui des communications,aussi bienmatérielles (les TGV, dont le premier a été inauguré en 1981, raccourcissent les voyages à l'intérieur du pays ; l'avion s'est banalisé) qu'immatérielles (la télévision ne date que des années 1950 ; en 1945, une majorité des Français n'avaient pas le téléphone ; les téléphones portables et la révolution Internet datent des années 1990). L'une des conséquences de ces évolutions, c'est que notre culture est de plus en plus une culture de l'image, même si l'écrit résiste bien.



4. Les mutations ont-elles affecté la démographie ?

• La population du pays est passée de 40,5 millions d'habitants en 1946 à 60 millions au début des années 2000. De 1940 à 1965, la natalité a augmenté, c'est ce qu'on appelle le « baby-boom » ; puis elle a diminué pour se stabiliser depuis quelques années à un niveau qui n'assure pas le renouvellement des générations. L'immigration, bien qu'elle se soit ralentie depuis les années 1970, explique également en partie l'augmentation de la population : un Français sur quatre a aujourd'hui au moins un grand-parent d'origine étrangère.

• La France s'est nettement urbanisée : à peine majoritaires en 1945, les villes rassemblent désormais 70 % de la population. L'exode rural a atteint son apogée dans les années 1950 ; depuis les années 1980 ; cependant, les campagnes ont cessé de se vider, même si elles accueillent de plus en plus de non-agriculteurs.

• L'espérance de vie a elle aussi nettement progressé ; de ce fait, la population, après avoir rajeuni à l'époque du baby-boom, compte désormais une proportion de plus en plus importante de personnes âgées. La différence entre l'espérance de vie des hommes et celle des femmes se creuse, au profit de ces dernières.



5. La société française est-elle devenue permissive ?

• La société française accepte de mieux en mieux la diversité, notamment en matière de mœurs. La famille traditionnelle demeure un modèle de référence et un cadre majoritaire, mais elle recule en proportion : le divorce, autorisé depuis le XIXe siècle, s'est banalisé, ainsi que les naissances hors mariage, encore stigmatisées dans les années 1930. Les familles recomposées sont de plus en plus nombreuses.

• L'égalité entre hommes et femmes est désormais non seulement reconnue, mais protégée : ainsi, depuis 2000, à certaines élections, la « parité » est la règle, c'est-à-dire que les partis doivent présenter autant de femmes que d'hommes. Pour permettre aux femmes de choisir leur vie, la contraception est légale depuis 1967, et l'IVG depuis 1975.

• Depuis les années 1980, la tolérance envers l'homosexualité progresse rapidement : en 1999, le PACS a constitué une forme de reconnaissance officielle des unions homosexuelles. Sur le moment, cependant, certaines de ces avancées ont été violemment contestées et le sont encore par une partie de la population, notamment l'IVG et le PACS.



6. Peut-on parler d'une civilisation des loisirs en France ?

• Les Français ont beaucoup plus de loisirs aujourd'hui qu'en 1945, grâce à l'allongement des vacances, à la diminution du temps de travail (40 heures par semaine en 1945, 39 en 1982, 35 en 1998), mais aussi à l'allongement de la vie, donc du temps passé à la retraite.

• De ce fait, les loisirs sont devenus l'un des secteurs les plus actifs de l'économie, notamment le tourisme : les Français partent de plus en plus, et de plus en plus loin. Les mass media et les industries de la musique ont connu une prospérité sans précédent.



7. La France a-t-elle cessé d'être un pays chrétien ?

• En 1950, 85 % des Français se disaient catholiques ; aujourd'hui, 70 % déclarent toujours croire en Dieu. Mais la pratique religieuse s'est effondrée : le nombre de Français qui entendent au moins une messe par semaine est passé de 37 % à moins de 10 %, la culture religieuse recule et même les catholiques pratiquants ne suivent pas les recommandations de l'Église en matière sexuelle. Cependant, l'héritage chrétien est encore bien présent : les clochers des églises sont visibles partout dans le paysage.

• Par ailleurs, l'immigration a amené un autre changement radical : l'apparition, pour la première fois dans notre Histoire, d'une communauté musulmane importante. L'islam est aujourd'hui la deuxième religion de France. Il demeure cependant limité, pour l'essentiel, aux milieux issus de l'immigration.



Piste de réflexion :
Depuis 1945, la France s'est donc profondément transformée, et à un rythme qui s'accélère sans cesse. Le meilleur exemple de cette accélération est sans doute la révolution informatique, qui touche le grand public depuis le début des années 1980 environ : c'est un domaine où bien souvent les parents doivent se mettre à l'école de leurs enfants… Rien d'étonnant à ce que certaines personnes se sentent dépassées, d'autant que ces mutations très rapides ont laissé des milliers de personnes sur le bord de la route, par exemple parmi les paysans ou les ouvriers devenus chômeurs. C'est l'une des motivations du vote d'extrême-droite.

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Message  Arthur Mer 11 Fév - 19:58

3) La politique étrangère et le rôle de la France dans le monde depuis 1945


Durant toute la guerre froide, la France s'est rangée dans le camp occidental, tout en s'efforçant de maintenir son indépendance et son rang dans la communauté internationale, ce qui a provoqué des tensions avec les États-Unis à l'époque de de Gaulle.

Du fait de la décolonisation, elle a perdu de son rayonnement mondial, mais elle tente de conserver un rôle actif dans le tiers-monde grâce à une politique active de coopération.

Surtout, depuis le début des années 1950, la France est devenue l'un des moteurs de la construction européenne. L'Europe constitue ainsi un relais d'influence qui compense en partie le déclin démographique et le recul de la langue française dans le monde.


1. Quelles ont été les relations de la France avec les États-Unis depuis 1945 ?

• Dans l'ensemble, elles ont été amicales. La France, libérée par l'armée américaine en 1944, fait partie des tout premiers signataires du Pacte atlantique, en 1949 ; elle ne l'a jamais dénoncé. Jusqu'en 1991, les États-Unis lui offrent une protection militaire contre la menace soviétique, et notamment un « parapluie nucléaire ».

• Dès les années 1960, cependant, la France devient pour l'Amérique un allié ombrageux et difficile. De Gaulle, au pouvoir de 1958 à 1969, tente de mener une politique étrangère autonome à l'intérieur du camp occidental, critiquant à l'occasion les États-Unis : ainsi, dans le discours de Phnom Penh (au Cambodge) en 1966, il réclame le retrait de l'armée américaine du Vietnam. En 1960, la France se dote de l'arme nucléaire. En 1966, elle sort du commandement militaire intégré de l'OTAN ; l'année suivante, les troupes américaines stationnées dans le cadre du Pacte atlantique quittent le territoire français.

• Les relations « se réchauffent » par la suite, notamment sous les présidences de François Mitterrand, qui prend fermement le parti de l'Occident dans la crise des euromissiles, en 1982. Depuis la fin de la guerre froide, l'adversaire commun ayant disparu, les tensions s'expriment plus ouvertement : en 2003, Jacques Chirac s'oppose vigoureusement à l'intervention américaine en Irak.



2. Quelles ont été les grandes lignes de la politique européenne de la France ?

• La France fait partie des pays fondateurs de la CEE en 1957. Des Français, comme Jean Monnet et Robert Schumann, jouent un rôle majeur dans la naissance de l'Europe unie. Il s'agit pour eux :
d'opérer une réconciliation avec l'Allemagne après trois conflits sanglants ;
de permettre la renaissance économique d'un pays épuisé par la guerre et trop petit pour faire face, seul, aux défis de l'ère nouvelle ;
de refuser le repli sur soi protectionniste et de s'ouvrir au monde.
• Dans les années 1960, de Gaulle manifeste parfois de l'humeur envers les institutions européennes, et il refuse à deux reprises l'entrée dans la CEE de la Grande-Bretagne, trop proche des États-Unis selon lui ; mais il poursuit l'intégration de l'Europe des Six et le rapprochement avec l'Allemagne, en harmonie avec Konrad Adenauer, chancelier (premier ministre) de la RFA. Ainsi la France et l'Allemagne signent, en 1963, un important traité d'amitié et de coopération.

• Valéry Giscard d'Estaing, de 1974 à 1981, puis François Mitterrand, de 1981 à 1995, relancent la construction européenne, avec l'aide des chanceliers allemands Helmut Schmidt (jusqu'en 1982) puis Helmut Kohl (depuis 1982). Valéry Giscard d'Estaing est l'un des inventeurs du système monétaire européen (SME), l'ancêtre de l'euro.



3. Quelle politique la France a-t-elle menée dans le tiers-monde depuis la décolonisation ?

• Après la décolonisation, la France tente de maintenir en Afrique noire une présence culturelle, militaire et économique : elle a encore de nombreux coopérants sur place et des troupes dans certaines anciennes colonies africaines, comme le Tchad et Djibouti. À plusieurs reprises, elle intervient pour empêcher des drames, comme au Rwanda (ancienne colonie belge en proie à un génocide) en 1994 ou en Côte-d'Ivoire depuis 2002 et, depuis le début des années 1990, elle encourage la démocratisation des régimes africains. Des sommets franco-africains ont lieu depuis 1973 ; par ailleurs, l'Afrique est l'un des terrains essentiels de la francophonie. En revanche, le volet économique de cette politique est en déclin, du fait de l'appauvrissement général du continent noir.

• Les relations sont beaucoup plus difficiles avec les pays qui ont acquis leur indépendance par les armes, comme le Vietnam et l'Algérie, malgré la présence d'une forte communauté algérienne en France. En revanche, la France jouit d'un capital de sympathie en Amérique latine depuis que de Gaulle a fait preuve d'indépendance envers les États-Unis.



4. Pourquoi la France a-t-elle choisi de devenir et de rester une puissance nucléaire ?

• En 1960, la France se dote de la bombe A (le projet date de la Ve République), en 1968, de la bombe H. Elle est ainsi l'une des sept puissances nucléaires officieusement recensées (avec les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Chine, l'Inde, Israël et le Pakistan) : c'est l'un des éléments majeurs de sa puissance et de son statut international. Les essais ont lieu d'abord en Algérie, puis sous l'atoll de Mururoa en Polynésie jusqu'à la fin des années 1980 ; après une brève reprise décidée par Jacques Chirac en 1995, ils sont aujourd'hui interrompus au profit de simulations.

• À l'époque de la guerre froide, l'armement nucléaire français n'est pas suffisant pour assurer la victoire en cas de confrontation avec l'URSS : la doctrine nucléaire en usage est alors celle dite « de la dissuasion du faible au fort », c'est-à-dire que la France se donne les moyens d'exercer suffisamment de destructions sur le territoire d'un éventuel adversaire pour le décourager d'attaquer. Depuis 1991, le danger soviétique a disparu, mais les gouvernements français considèrent que l'arme nucléaire demeure une garantie contre de nombreuses menaces.



5. Quels sont les principaux relais du rayonnement mondial de la France ?
• La France comprend quatre départements d'outre-mer et six territoires d'outre-mer (ces deux statuts datent de 1946) répartis sur l'ensemble de la planète : grâce à eux, elle possède, entre autres, le deuxième domaine maritime mondial.

• Depuis 1945, la France possède un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU ; elle a le deuxième réseau d'ambassades au monde derrière les États-Unis. Ses représentants ont longtemps occupé, en fait sinon en droit, une place privilégiée dans les institutions européennes. Elle participe depuis le début (1975) aux sommets des six, sept, puis huit pays les plus industrialisés.

• La francophonie constitue l'une des dimensions essentielles du rayonnement de la France. Des sommets de la francophonie sont organisés à dates régulières depuis 1986.

• Enfin, les entreprises françaises sont de plus en plus implantées à l'étranger ; avec l'appui des gouvernements, elles jouent un rôle essentiel dans les grands projets économiques européens comme les avions Airbus et le programme aéronautique Ariane (les fusées européennes sont lancées depuis la Guyane française).

La France est enfin la première ou la deuxième destination touristique mondiale, selon les années.



6. La France a-t-elle encore les moyens de ses ambitions internationales ?

• La France est un pays de taille très moyenne (1 % de la population mondiale) et dont la population s'accroît assez lentement. Elle a du mal à résister à la puissance économique américaine : depuis les années 1980, les États-Unis s'enrichissent beaucoup plus vite, et la taille et l'influence de leurs entreprises multinationales s'accroissent. La part des universités françaises dans la recherche mondiale diminue. Le français, qui n'est que la onzième langue mondiale par le nombre de locuteurs, recule dans de nombreuses régions, et la majorité des pays où il est langue officielle sont pauvres et peu peuplés. C'est pourquoi, à toutes les périodes depuis 1945, de nombreux Français ont craint que l'identité française ne soit menacée, par les États-Unis, par l'Europe ou par l'immigration.

• Face à ces défis, les gouvernements successifs ont toujours choisi la poursuite de l'ouverture au monde et notamment l'approfondissement de la construction européenne.


Piste de réflexion
C'est pendant la période gaullienne (1958-1969) que la France a eu la politique étrangère la plus active et aussi la plus nationaliste, aussi bien du point de vue des relations avec les États-Unis que du point de vue du rayonnement dans l'ancien Empire colonial, de la construction européenne, de l'armement nucléaire.

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